Le
gîte dans son milieu naturel
D’une quarantaine de personnes qui habitaient ce lieu dit en 1840, il
n’en restera plus qu’une douzaine à la sortie de la guerre de 14/18.
Ici, l’exode rural ira jusqu’à l’abandon et la ruine. La réhabilitation
du hameau, commencera en 1977.
C’est cette mise en perspective historique que le gîte cherche à
raconter. Au niveau architectural nous avons conservé les piliers de
soutènement et l’architecture du 19ième en remodelant les espaces
intérieurs afin de les faire correspondre à des conditions modernes de
séjour. Au-delà, par l’édification d’une pièce de travail en
éco-construction, vitrine du fonctionnement des énergies renouvelables,
nous avons voulu projeter l’avenir du hameau, dans une logique de Développement Durable.
Première condition de survie des hommes et des animaux d’élevage en
milieu difficile, la présence d’eau. La source du hameau, bâtie en
pierres plates, se situe à 300 mètres des maisons. On y accède par un
petit sentier qui traverse une forêt de hêtres et de chênes blancs.
Ici, c’est l’élevage des moutons et des chèvres qui a permis aux hommes
de rester mais aussi et surtout l’utilisation de « l’arbre à pain », le
châtaignier, présent le long de ces anciens parcours, comme un peu
partout dans les Cévennes.
Support et complément des activités agropastorales, les prairies de
fauche ont longtemps été entretenues mais ces espaces ouverts, sont
aujourd’hui en forte régression.
En régime méditerranéen l’eau devient de plus en plus précieuse.
Pouvoir observer le fonctionnement d’un cours d’eau, est donc une sorte
de privilège. A sa source le Brian, n’est qu’un mince filet d’eau
souvent tari. C’est pourtant ce tout petit ruisseau qui en recevant de
nombreux affluents, va rapidement courir dans un des plus admirables
sites naturels de la région, les gorges du Brian.
Le gîte est situé à l’intérieur du périmètre du Parc Naturel du Haut
Languedoc. Sur cet espace protégé, un recensement des différentes
espèces de lépidoptères a récemment été réalisé. De nombreux papillons
sont présents dans l’environnement direct du gîte grâce à la diversité
naturelle mais aussi, par la présence du jardin potager qui permet à
d’autres papillons d’évoluer car nous n’utilisons aucun pesticide. Un
équilibre tend donc à s’établir alors entre le jardin et ses abords.
Dans l’espace rural géré par nos ancêtres, les murettes avaient la
fonction importante, de retenir la terre des « laisses » cultivées. Les
anciens avaient des méthodes pour lutter contre le ravinement et pour
retenir l’eau dans les horizons fertiles. Mais les anciens avaient
aussi des notions d’esthétique à nous transmettre.